• Cameroun: les grossesses désormais autorisées dans les lycées

    Auteur : admin | 11 mai 2022 | 2 728 vues

Le ministre des enseignements secondaires Pauline Nalova Lyonga vient de signer une circulaire précisant les modalités de prise en charge des cas de grossesse constatés au sein des établissements scolaires.

La scolarité de la jeune fille n’est plus autant mise en danger par la grossesse, comme elle a été par le passé, depuis au moins 1980. A la faveur de la circulaire N°02/22/C/MINESEC/CAB du 22 avril 2022, le ministre des Enseignements secondaires donne une nouvelle perception de la grossesse à l’école. Pauline Nalova Lyonga lève les sanctions qui pesaient sur la jeune fille tombée enceinte sur les bancs. Désormais, celle-ci n’est plus frappée d’exclusion.

Cette circulaire qui abroge les dispositions de celle N°10/A/562/MINEDUC/ESG/DETP//DEPM/DEP du 19 janvier 1980, est souple. Elle énonce quatre  nouvelles mesures qui permettent de sécuriser la scolarité  de la jeune fille enceinte.

« Permettre, le cas échéant l’élève dûment reconnue enceinte de poursuivre les activités scolaires jusqu’à la 26è semaine de grossesse, période à compter de laquelle elle peut demander à être mise en congés de maternité ; autoriser l’élève à reprendre les cours après accouchement, et dans le mesure où les conditions de santé, de travail, d’âge, de discipline, sont remplie ; appliquer les mêmes mesures à l’encontre de l’élève auteur de la grossesse », instruit le ministre.

« Mobiliser autant que faire se peut les ressources humaines (…) en vue de l’accompagnement psychosocial et psychologique de l’élève concernée ; prendre les mesures disciplinaires en vigueur à l’encontre de l’enseignant et autres personnels d’encadrement, reconnus auteurs de la grossesse de l’élève », ajoute le patron des Enseignements secondaires au Cameroun.

Autrefois, depuis 1980, l’ancien ministre de l’Education nationale Adamou Ndam Njoya, de regretté mémoire, était intransigeant sur la question. « Toute élève reconnue enceinte sera immédiatement suspendue des cours ; elle ne pourra reprendre les cours dans le même établissement ou dans tout établissement parallèle qu’après l’accouchement et dans la mesure où les conditions d’âge, de travail et de discipline sont remplies », précise la circulaire N°10/A/562.

Selon le ministre Pauline Nalova Lyonga, « cette pratique accentue la déperdition scolaire chez les élèves-filles ». Tout comme elle pouvait amener les jeunes filles enceintes à dissimuler leurs grossesses ou à se faire avorter par crainte d’être exclues de l’établissement. Cependant, cette mesure qui assouplit le mode de gestion des grossesses en milieu scolaire pourrait accentuer le nombre de grossesses à l’école.

Arnaud Nicolas MAWEL

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