Les chefs traditionnels de la Lékié rejettent la dépouille de Martinez Zogo

Dans un message en date  du 25 janvier 2023, les gardiens de la tradition déclarent une journée morte et refusent de recevoir le corps de Martinez Zogo.

Les Chefs traditionnels du département de la Lekie, circonscription administrative d’origine du journaliste Martinez Zogo sortent de leur réserve. Dans un message adressé au chef de l’Etat Paul Biya, Ils expriment leur colère. Car leur fils a été froidement assassiné. « Notre fils, Arsène Salomon Mbani Zogo, connu sous le nom de %Martinez Zogo, a été assassiné sauvagement, torturé, sodomisé, mutilé atrocement et jeté comme un animal (…) On nous a arraché notre fils de la pire des manière. Le mode opératoire des maquisards qui l’ont tué et de leurs commanditaires indique qu’il s’agit d’un crime impliquant les services de sécurité de l’Etat », constatent-ils.

Rappelant que leur fils Martinez Zogo était un soutien fervent du régime de S.E Paul Biya, les populations de la Lékié par la voie des chefs traditionnels disent leurs attentes. Elles « demandent que justice lui soit rendue, que ces criminels soient arrêtés et traduits en justice immédiatement », répercutent les chefs traditionnels qui se sont rendus à Ebogo III, où le corps sans vie de Martinez Zogo a été retrouvé le 22 janvier dernier.

Au regard de la gravité des faits, leurs majestés fixent des exigences. « Vu l’attaque que nous avons subie ; vu l’humiliation que nous avons endurée ; vu le défi qui a été lancé aux Etons, Manguissa et Batchenga dans leur ensemble, décidons : le lundi 30 janvier prochain est déclaré « Lékié mort » ; Martinez Zogo est mort pour vous (Président Paul Biya Ndlr). Ses assassins l’ont fait pourrir et ne nous ont laissé que les asticots.

Par conséquent, nous refusons de recevoir ces asticots dans la Lékié et proposons que la dépouille de Martinez Zogo soit acheminée à Mvomeka et qu’il soit enterré dans le caveau familial du président, vous son père. Une délégation des chefs traditionnels de la Lékié fera le déplacement dans votre village pour assister aux obsèques », martèlent les porte-parole des populations de la Lékié.

Pour rappel, Martinez Zogo a été retrouvé mort le 22 janvier  2023 vers Soa au Nord de la capitale, cinq jours après son enlèvement. Son corps en état de décomposition au moment de la découverte macabre, présentait des signes de torture et de mutilation. Une autopsie a été pratiquée à l’hôpital central de Yaoundé, l’enquête ouverte suit son cours, tandis que le vent de condamnation continue de souffler.

Arnaud MAWEL

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