Nécrologie: l’artiste plasticien Arnaud Keuleu (Keulion) dépose ses pinceaux

Sa marque, sa signature, son nom, étaient déjà connus du grand public. Il a hissé bien haut le domaine de l’art visuel et plastique, jusque là négligé dans les arts.

Arnaud Clovis Keuleu Nguekam alias Keulion. L’artiste s’est éteint ce lundi 20 novembre après un AVC qui l’a plongé dans un coma: il ne s’est plus jamais réveillé. A juste 36 ans, il s’en va alors même qu’il avait déjà réussi un pari impossible et que son art était au diapason.

Keulion est l’un des précurseurs qui a fait valoir l’art plastique au Cameroun. Il débute avec du Body Painting avant d’ouvrir son champ à la peinture d’art, fresque, graff, photographie, et bien d’autres. Il le disait si bien, son art, il ne le créé pas à l’avance, c’est par intuition qu’il arrive à travailler: « C’est un travail très intuitif en général, aucun trait n’est envisagé à l’avance. Paradoxalement, la volonté d’obtenir un masque ici et là ou la parution d’un symbole donné sont certainement influencé par des études en mathématiques faites quelques années avant. Le résultat est assez géométrique. Mais c’est aussi l’intention d’eduquer et d’inciter à la connaissance de notre culture afin d’une meilleure utilisation et intégration de notre iconographie dans nos moeurs. » avait-il déclaré.

De toutes les surfaces qu’il pouvait peindre, il était particulièrement fasciné par le corps humain où le body painting s’exprimait bien. « Le corps c’est la sculture parfaite » avait-il confié au micro de France 24 en 2022.

Un génie qui a su s’imposer dans le domaine de l’art au Cameroun et au delà. Formé à l’école doctorale en Art plastique de l’Université de Yaoundé I, Keulion s’est fait un nom sur les scènes de tous les domaines. On retrouvait son travail dans la musique, dans les défilés de mode, les dédicaces de livres, il savait étendre ses pinceaux au plus loin.

Il a d’ailleurs si bien travaillé qu’il a fait le tour du monde. Expo de Copenhague, Paris, Dakar, Abidjan, Douala, Yaoundé, oui Keulion peignait partout et pour tous. Sa fresque immense qui recouvre les murs extérieures de l’Institut Français du Cameroun à Yaoundé marque encore les esprits jusqu’à ce jour. L’art camerounais perd un précurseur, un visionnaire, RIP l’artiste.…

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