Chanson Viviane: le remix spécial mbolé est disponible

Un autre remix de la chanson Viviane de Prince Aimé vient d’être mis en ligne. La Version Kwatta, la version mbolé, diffusée également sur la chaine Youtube de Prince Aimé. 

les 05 mbasses têtes du kwatta viennent de mettre en ligne le remix mbolé du titre Viviane. Petit Malo, Dj Lexus, Watto de Souza, Snoppy la mélo, Kossovo d’or, Jay Ni queen, Aristide Mpacko, la Chakala et Gifto le Russe font partie de ce nouveau remix.

Le titre est une véritable démonstration de la puissance du mbolé dans le domaine musical camerounais. Chaque artiste dévoile son style particulier au milieu des autres. Même le célèbre remix de »Viviane » qui est la partie incontournable du son est en mode mbolé complet. La symbiose est bien meilleure dans cette version et c’est plutôt chaleureux pour tout bon camerounais. La chanson cumule déjà plus de 65.000 vues, juste 15 heures après sa diffusion. Les camerounais sont encore prêts à faire atteindre le million de vues à cet titre pour mettre Prince Aimé en haut. La solidarité demeure.…

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Ntchuisseu Ngock: « Ces personnages contribuent au dérèglement de la société »

Le journaliste a encore crié au scandale il y a quelques heures en voyant la ferveur du public face à trois noms qui défraient la chronique musicale au Cameroun. 

Il ne les a même pas appelé chanteurs, pour le journaliste, ils ne sont pas des artistes. Lil Ngono, Grand Barack et Joel La fleur sont des noms qui chauffent en ce moment sur la toile à cause de leur production sonore. Rap? Bikutsi? Et sur quels sujets? Ntchuisseu Ngock est choqué de voir la société camerounaise faire monter ces personnages, parler d’eux a longueur de journée et il l’a fait savoir sur la toile.
« En temps normal, leurs excentricités devaient être punies. Au lieu de cela, ils sont applaudis pour leur contribution au déclin de la musique Camerounaise, au dérèglement de la société et à la décadence des mœurs.
Et quand on ne parle pas de leurs clowneries, c’est le football, c’est a dire un jeu ou, si l’on veut, un loisir . Quelle est aujourd’hui l’échelle des valeurs et des priorités des gens du Con – tintent ? » a écrit le journaliste présentateur vedette du 20h30 sur la CRTV.Il profite aussi pour s’insurger contre le déversement du public sur le football au point de ne pas se soucier des vrais sujets d’actualité.
Et ce n’est pas la première fois qu’il fait une sortie dans ce style, dénonçant les nouveaux modèles de la société qui concourent juste à abrutir la génération actuelle. On perd nos valeurs, on perd le goût du bon travail et ça fait mal à cet homme de lettres.
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Grâce Decca: son conseil aux artistes musiciens de la jeune génération

Grâce Decca reste très avant-gardiste malgré les années qui passent. Elle donne cette fois un conseil à ces jeunes artistes qui débarquent dans le milieu.

Après autant d’année, Grâce Decca ne peut être détrônée. Sa grace, sa douceur, son style, elle s’adapte et évolue chaque année. Son dévouement pour le makossa reste visible dans toutes ces productions et elle rêve de voir ce style se perpétuer.

C’est le souhait et aussi conseil qu’elle émet à l’endroit des jeunes camerounais qui font dans la musique: « Je ne dirais jamais suffisamment aux jeunes de ne pas oublier le makossa. N’oubliez pas de mettre en relief ce qui fait de vous les enfants du continent » a-t-elle dit.

Perpétuer nos rythmes de bases est une solution pour pérenisser notre héritage culturel. Nous on valide.…

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Joseph Owona Ntsama: « les musiciens camerounais aiment la facilité »

Le critique et chroniqueur musical Joseph Owona Ntsama fait un diagnostic de la musique camerounaise aujourd’hui. A l’occasion de la fête de la musique qui se célèbre ce 21 juin, il détaille les contours actuels du style musical camerounais, et parle d »une crise de la création.

People237: Comment définissez-vous la musique camerounaise ?

Joseph Owona Ntsama: C’est tout simplement la musique (l’art de penser avec les sons) jouée par des personnes des deux sexes de nationalité camerounaise. C’est aussi ce qui est représentatif du patrimoine matériel musical camerounais sur le plan de son anthropologie culturelle : ce que l’on pourrait designer par « les musiques patrimoniales » du cru, puisque l’on ne dit plus « musiques traditionnelles », aujourd’hui. Donc, c’est ce qui est l’émanation de la perception musicale (qui est bien entendu diverse et variée en fonction de nos aires culturelles) par ceux et celles qui se reconnaissent comme « Camerounais ».

People237: Quel bref historique pouvez-vous faire sur la musique au Cameroun ? 

J.O.N: L’émergence de notre musique dite « contemporaine » est en quelque sorte consubstantielle de l’évolution politique des regroupements géopolitiques qui structuraient les espaces politiques d’alors et l’AEF (Afrique Équatoriale Française), pour ce qui concerne la sous région d’Afrique centrale. C’est effectivement à Brazzaville qu’était installée la toute première radio qui va inonder de ses programmes les musiques venues des Îles comme Haïti et Saint-Domingue et, partant, le Cameroun, qui avait le statut international de « Territoire Associé ». Les merengues et d’autres musiques assimilées nous viennent d’ailleurs de là et de cette époque. La rumba, dans sa forme originelle nous vient de Cuba. Ce sont ces musiques qui constituent, pour ainsi dire, notre premier patrimoine musical contemporain : elles seront reprises, sous des formes diverses et tout en tenant compte des expressions musicales du cru comme le bolobo mais surtout l’assiko, par les premiers groupes de musique qui foisonnaient à l’époque sur la côte littorale camerounaise : l’Uveco Jazz ou l’Orchestre de l’Orfecam en sont des exemples pertinents et nous sommes dans les années 40-50. Et ce ne sont pas les seuls, bien entendu. Par la suite, l’avènement de la radiodiffusion va booster cette dynamique notamment dans les villes de Douala et de Yaoundé : les premiers enregistrements de nos musiques (Anne Marie Nzié, Charles Lembe…), sur place, datent de ce moment-là, fin de la décennie 50 et les années 60. Ensuite, c’est un peu le début de l’émancipation avec un Manu Dibango, bien entendu, mais aussi les premiers enregistrements chez Philips d’un Dikoto Mandengue (Songo A Esele) et du jeune Ekambi Brillant auréolé de son Prix de l’ORTF : les années 70 serviront un peu comme une « rampe de lancement » à notre musique, identitairement parlant, puisque nous entrions, pour ainsi dire, dans le concert des nations avec « Soul Makossa ». La suite est connue de tous ! Voilà modestement et de manière extrêmement ramassée ce que je puis dire sur cette question.

People237: Existe t’il un évènement marquant qui a modifié la tendance de la musique camerounaise?

J.O.N: La musique est appelée à changer par elle-même parce que essentiellement dynamique, mais aussi parce qu’elle est le fait de la perception de tout un chacun, d’abord : l’innovation, en soi, n’étant pas nécessairement quelque chose de néfaste. Maintenant, il y a certes des influences dites « extérieures » qui pourraient avec un impact que l’on apprécierait diversement : c’est un peu le cas du Makossa qui, du fait de la versatilité de quelques-uns de ses exécutants, a progressivement perdu son âme durant la décennie 90. J’ai toujours pensé que « MakoSouk » et autres « MakoSmurf » étaient essentiellement contre-productifs à cette belle musique ! C’est aussi cette tendance à la facilité ambiante que l’on observe dans ce qu’il est convenu de désigner par « Afro pop » où toutes les chansons se ressemblent auditivement… C’est un phénomène curieux mais avec lequel nous sommes un peu tenu de faire avec.

People237: L’évolution de la musique telle que nous la connaissons aujourd’hui est-elle une aubaine ou un fossé pour ce domaine culturel ?

J.O.N: Une aubaine ? Au regard de ce que certaines personnes sont susceptibles d’engranger financièrement, peut-être… Mais le problème reste entier et fort préoccupant, à mon avis : il y a une réelle crise dans le milieu et c’est incontestable ! Nous sommes à une ère de musique sans instrumentistes avec l’Afro-pop qui est pourtant caractéristique de ce que nous faisons de mieux, paraît-il…

People237: De nombreuses personnes critiquent la musique faite de nos jours. Elle serait obscène, ou bien diluée par les rythmes étrangers. Quel est votre avis sur la question ?

J.O.N.:  Le choix du texte obscène (Amazone, Tanus Foé…) au-delà de la grivoiserie aristocratique (comme chez un Pedro du Cameroun), est un choix de facilité, donc, de médiocrité. Par ailleurs, la dilution stratégique dans/par les « rythmes étrangers » comme vous le dites, procède davantage de cette paresse qui caractérise les créateurs actuels : ce serait trop facile si les choses devraient être établies ainsi comme normes. Non. Mais on en est là et il nous faut réfléchir, ensemble, sur les conditions et les moyens à mobiliser pour sortir de cette crise de la création.

People237: La musique camerounaise reste-t-elle un bon patrimoine culturel a laissé aux générations futures?

J.O.N.: La question du legs n’est pas un problème en soi puisqu’on héritera toujours de quelque chose de bien, ou de moins appréciable. Je veux juste dire qu’on n’est pas responsable de ce dont on hérite : on fait avec. C’est tout.…

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